THE GEORGIA THUNDERBOLTS: Can We Get a Witness (2021)

Ce n’est pas parce qu’un groupe vient de Géorgie qu’il est forcément condamné à jouer du rock sudiste. Les Georgia Thunderbolts ne s’illustrent d’ailleurs pas dans ce genre musical. Avec leur dernier album, ils semblent privilégier des morceaux poussifs au tempo médium (comme « So you wanna change the world », « Spirit of a working man », « Half glass woman » ou « Walk tall man ») qui engendrent vite l’ennui. Heureusement, on a droit à deux bons rocks qui font taper du pied (« Take it slow », « It’s allright ») et à une ballade rapide aux accents sudistes avec une belle guitare (« Looking for an old friend »). On peut également ajouter « « Lend a hand » (un blues-rock avec des influences empruntées au Lynyrd Skynyrd actuel), « Be good to yourself » (qui rappelle un peu Wet Willie) et « Dancin’ with the devil » (dans le style americana). Tous ces titres relèvent le niveau et sauvent ce disque de la banalité. Mais soudain… Malheur ! Une reprise lourdingue et dégoulinante d’électricité du « Midnight rider » de l’Allman Brothers Band. Un vrai massacre ! Toute l’ambiance originelle et l’intensité du morceau sont gommées par cette débauche sonore. Pourquoi tenter de reprendre une chanson du folklore sudiste de cette manière ? Pourquoi pas une version trash métal/hardcore de « In memory of Elizabeth Reed » ? Désolé mais ça, ça ne passe pas ! À la grande époque, un tel affront musical aurait été vengé à coups de Remington. Mais il paraît que les temps ont changé et que ces pratiques barbares n’ont plus cours. Après tout, si les Georgia Thunderbolts se complaisent dans la lourdeur, c’est leur droit. Et s’ils assassinent une chanson des Allman Brothers, ça les regarde. Il doit y avoir un public pour cela. Vous l’avez tous deviné, je n’en fais pas partie.

Olivier Aubry